Selected Publications from the Graduate Institute about Colonisation and Decolonisation
A quick look at the Graduate Institue academic production dealing with decolonisations issues. For more details, please visit the library.
COLONISATION
Gift Exchange: The Transnational History of a Political Idea
Grégoire Mallard, Cambridge University Press, 2019.
Outstanding Publication – Book Award 2020 in History of Sociology by the American Sociological Association
DOI (open access)
Political Economy of Palestine: Critical, Interdisciplinary, and Decolonial Perspectives
Edited and introduced by Alaa Tartir, Tariq Dana and Timothy Seidel, Palgrave Macmillan, 2021.
Money and Its Ideas: Colonial Currencies, Money Illusions
Gopalan Balachandran, in A Cultural History of Money in the Age of Empire, edited by Federico Neiburg and Nigel Dodd, Bloomsbury Academic, 2021.
“Produire un savoir colonial dans un pays sans colonies”: les savants et les milieux scientifiques suisses romands dans l’écueil de la pensée coloniale; histoire et enjeux contemporains
Aline Mona Zuber, mémoire de master, Institut de hautes études internationales et du développement (Genève), 2020.
Politics and Violence in Burundi: The Language of Truth in an Emerging State
Aidan Russell, Cambridge University Press, 2019.
DOI
Punctuated Places: Narrating Space in Burundi
Aidan Russell, in The International Journal of African Historical Studies 52, no. 1 (2019): 133–58.
Capitalism and the Colonies
Gareth Austin, in The Cambridge History of Capitalism, vol. 2, The Spread of Capitalism: From 1848 to the Present, Cambridge University Press, 2014, 301–47.
DOI
DECOLONISATION
Sexual Hierarchies and Erotic Autonomy: Colonizing and Decolonizing Sex in the Caribbean
Nicole Bourbonnais, in The Routledge Companion to Sexuality and Colonialism, edited by Chelsea Schields and Dagmar Herzog, Routledge, 2021.
Everyday Decolonialities of Feminist Publishing: A Social Cartography
Juliana Santos de Carvalho and Carolina Oliveira Beghelli, Gender Centre Working Paper 14, Graduate Institute of International and Development Studies (Geneva), 2021, 29 p.
Open access
A Room of One’s Own Is Not Enough: Decolonising the University Space
Gaya Raddadi, Gender Centre Working Paper 15, Graduate Institute of International and Development Studies (Geneva), 2021, 17 p.
Open access
The Rise of Non-communicable Disease (NCDs) in Mozambique: Decolonising Gender and Global Health
Claire Somerville and Khatia Munguambe, in Gender & Development 29, no. 1 (March 2021): 189–206.
DOI
We Owe You Nothing: Decolonization and Sovereign Debt Obligations in International Public Law
Grégoire Mallard, in Sovereign Debt Diplomacies: Rethinking Sovereign Debt from Colonial Empires to Hegemony, Oxford University Press, 2021, 189–213.
DOI (open access)
In Search of the Non-Western State: Historicising and De-Westphalianising Statehood
Mohamed-Mahmoud Ould Mohamedou, in The SAGE Handbook of Political Science, Sage, 2020, 1335–48.
DOI
Why Decolonization?
Cyrus Schayegh and Yoav Di-Capua, in International Journal of Middle East Studies 52, no. 1 (2020): 137–45.
DOI
Self-Determination
Marcelo Kohen, in The UN Friendly Relations Declaration at 50: An Assessment of the Fundamental Principles of International Law, edited by Jorge Viñuales, Cambridge University Press, 2020, 133–65.
Décolonisation inachevée: le cas de l’archipel des Chagos devant la C.I.J.
Marcelo Kohen, in Enjeux et perspectives: Droit international, droit de la mer, droits de l'homme, Liber Amicorum en l’honneur de la professeure Haritini Dipla, Pedone, 2020, 451–64.
Savoirs féministes au Sud: expertes en genre et tournant décolonial
Sous la direction de Christine Verschuur, Cahiers genre et développement 11, L'Harmattan, 2019.
Diplomacy of Blood and Fire: Portuguese Decolonization and the Race Question, ca. 1945–1968
Caio Simões de Araújo, PhD thesis, Graduate Institute of International and Development Studies (Geneva), 2017.
Birth Control in the Decolonizing Caribbean: Reproductive Politics and Practice on Four Islands, 1930-1970
Nicole Bourbonnais, Cambridge University Press, 2016, 267 p.
Decolonization of the Means of Coercion: Building National Militaries in Guinea, Côte d’Ivoire and Upper Volta, 1958–1973
Riina Turtio, PhD thesis, Graduate Institute of International and Development Studies (Geneva), 2016.
Palestine-Israel: Decolonization Now, Peace Later
Alaa Tartir, in Mediterranean Politics 21, no. 3 (2016): 457–60.
DOI
The Mandates and/as Decolonization
Cyrus Schayegh, in The Routledge Handbook of the History of the Middle East Mandates, Routledge, 2015, 412–19.
Decolonization in Latin America: Its Trail-Blazing Role for Decolonisation in Other Parts of the World
Marcelo Gustavo Kohen and Katherine Mary Del Mar, in Latin America 1810–2010: Dreams and Legacies, edited by Claude Auroi and Aline Helg, World Scientific, 2012, 43–65.
DOI
Les études postcoloniales: un carnaval académique
Jean-François Bayart, Karthala, 2010, 126 p.
UNHCR and Decolonization in Africa: Expansion and Emancipation, 1950s to 1970s
Jérôme Elie and Jussi Hanhimäki, in Archiv für Sozialgeschichte, Verlag J.H.W. Dietz Nachf., 2008, 53–72.
Open access
RESEARCH PROJECTS
Decolonizing the Psyche: The Politics of Ethnopsychology, 1930–1980
Mischa Suter, Department of International History and Politics, Graduate Institute of International and Development Studies (Geneva), 2021–2026.
SNSF page
Box | Les empires secondaires de Sa Majesté la reine d’Angleterre
Le Raj victorien, instauré sur les décombres de la compagnie à charte de l’East India Company, a pris la forme d’une vice-royauté qui ne dépendait pas du Colonial Office à Londres et administrait la souveraineté britannique en Asie du Sud et du Sud-Est à partir de New Delhi. Dans l’entre-deux guerres, la moitié des fonctionnaires du Civil Service étaient Indiens. Mais, dès les années 1920, la Grande-Bretagne renonça à l’idée d’une citoyenneté impériale digne de ce nom dont les Indiens eussent été les grands bénéficiaires, forts de leur prééminence non seulement en Asie du Sud et du Sud-Est mais aussi en Afrique australe et orientale, ainsi que dans le golfe Persique. Soucieuse de «britannifier» l’Empire, craignant la montée du nationalisme hindou, soumise à la pression des White Settlers, s’employant à coopter des auxiliaires autochtones, ayant renoncé au «travail contractuel» (indentured labor) qui avait envoyé des sujets du sous-continent indien en Afrique, dans le Pacifique et dans les Caraïbes, se refusant à ériger le Raj en dominion alors que les White Dominions connaissaient une ascension impressionnante, l’Angleterre, qui avait déjà renoncé à instaurer la domination de ce dernier sur la Mésopotamie et le Tanganyika, déçut définitivement ses espérances coloniales et les rabattit sur la revendication de l’indépendance qu’incarnera Gandhi, assez tardivement converti au nationalisme.
L’Égypte, de 1882 à 1914, fournit un autre cas d’empire-gigogne. Investi par le sultan ottoman, son pacha – souverain de fait, héréditaire depuis 1841, et pourvu du titre de khédive à partir de 1867 – fut soumis à la suzeraineté du Royaume-Uni à partir de 1882 et partagea alors avec celui-ci la domination coloniale du Soudan, conquis dès 1820. De la sorte, le Soudan est bel et bien une postcolonie, si l’on accepte le terme, et ce à double titre: par rapport à Londres, et par rapport au Caire. Son histoire contemporaine a démontré que le «néocolonialisme» égyptien était aussi virulent que le britannique, si l’on en juge par ses ingérences dans les affaires de Khartoum. Par ailleurs, la conscience nationaliste égyptienne, antibritannique, fut compatible avec des sentiments de loyauté à l’égard du sultan, ou peut-être plutôt du calife ottoman, jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.
Le cas le plus intéressant de ces constructions impériales baroques est peut-être celui de l’Afrique du Sud, du fait de l’antagonisme entre les Boers et les Anglais et de l’apartheid qu’institua son architecture composite. La domination britannique se superposa à la colonie hollandaise du Cap et entraîna l’exode d’une partie des Afrikaners à l’intérieur des terres en provoquant in fine le combat fratricide – du point de vue de l’impérialisme européen – entre les deux éléments principaux de la Whiteness. L’objectif de la Grande-Bretagne était de garder le contrôle d’une région dont le potentiel économique et les ressources minières ou agricoles paraissaient énormes, et d’éviter en conséquence la constitution d’États-Unis d’Afrique du Sud qu’auraient dominés les Afrikaners. En 1910, il en résulta l’Union d’Afrique du Sud (Union of South Africa, en français Union sud-africaine) : un régime national de ségrégation raciale dans une économie capitaliste à la fois protectionniste et intégrée au marché mondial, que finit par gouverner et définir l’élite politique des Boers vaincus militairement, par le biais du régime parlementaire, et doté d’un statut de dominion de Sa Majesté (jusqu’en 1961). Mais l’histoire ne s’arrêta pas là. Outre la surexploitation, la dépossession et la relégation raciale qu’elle imposa aux peuples indigènes, elle se traduisit par un afflux de ressortissants du sous-continent indien – les Bataves avaient déjà importé des esclaves malais au Cap –, de réfugiés ou d’immigrants économiques d’Europe orientale, centrale et méridionale qui voulurent profiter du boom minier et firent de l’Afrique du Sud un tremplin pour pénétrer l’Afrique australe et centrale, de Portugais soucieux de s’enrichir mais aussi de fuir les incertitudes de l’accession du Mozambique voisin à l’indépendance. Dans le même temps, l’Afrique du Sud était devenue elle-même une puissance coloniale en ayant obtenu le mandat de la Société des nations, puis la tutelle des Nations unies sur le territoire allemand du Sud-Ouest africain (l’actuelle Namibie), et un hégémon régional en intervenant plus ou moins ouvertement dans les pays voisins, en particulier en envahissant l’Angola pour lutter contre le MPLA aux côtés de l’UNITA dans la foulée de la décolonisation portugaise. L’autre face de la combinatoire impériale fut celle des forces anticoloniales. Non sans éviter leurs propres inimitiés complémentaires qui néanmoins n’égalèrent jamais les contradictions fratricides du mouvement communiste en Indochine, le MPLA, la SWAPO et l’ANC – les trois principaux mouvements de libération nationale en Afrique australe – firent plus ou moins front commun contre leurs adversaires locaux et contre l’apartheid sud-africain et rhodésien en bénéficiant du soutien diplomatique ou militaire, parfois ambigu, des «pays frères», la Zambie, la Tanzanie, le Mozambique (à partir de 1975) et le Zimbabwe (à partir de 1980).
Il va de soi que la problématique de la décolonisation n’a pas été la même d’un «empire secondaire» à l’autre.
Jean-François Bayart.